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Ancien Grand séminariste à Saint Marc de Bangui-Bimbo, RCA, Catéchiste et correspondant paroissial de Sainte Trinité des Castors depuis 2008. J’ai créé ce blog en l'occasion du cinquantenaire de la Paroisse Sainte Trinité des Castors en 2012, début de l'année préparatoire au cinquantenaire, ce blog me permet de vous informer sur les activités de ma paroisse et aussi de vous donner la version de l'actualité politique, sociale et ecclésiale de la Centrafrique telle que vécue au quotidien par le Centrafricain lui-même.

22 Apr

LU POUR VOUS:LE PRESIDENT TOUADERA DANS LA PEAU D’UN EXORCISTE DIPLOMATIQUE samedi 9 avril 2016 19:58 TOUADERA PRESIDENT DE LA RCA Aussitôt après l’investiture du nouvel élu, son Excellence Pr Faustin Archange Touadéra , les choses semblent aller plus vite que prévues. Les murs de la vieille politique s’effritent à un rythme effréné. Pour preuve, la nomination du PM, Mr Simplice Matthieu Sarandji, affectueusement appelé « SMS », fait grincer des dents. Au-delà des agitations stériles de ceux qui veulent toujours avoir une place à la « cour des princes », ce qui est devenu presque un fait banal et vulgaire, le point qui m’interpelle est celui de l’ingérence de Mr Malinas, l’ambassadeur de la République Française, dans la nomination du Premier Ministre. Selon ce qui a été relayé cette semaine par les média de la place (source :afriquenewsinfo.net), il s’avère que Mr Malinas se serait mis en colère pour ne pas avoir été consulté avant cette nomination. Il semble, en conséquence, que le Président FAT a enfreint un rituel selon lequel tout Chef d’Etat centrafricain doit se plier aux injonctions de l’ambassadeur de France avant de prendre une quelconque grande décision. En effet, pour Mr Malinas, c’est un crime de lèse-majesté. D’ailleurs, certains « nègres de service » (il y en aura toujours) ont cru bon donner raison à cet ambassadeur nostalgique de l’ère coloniale. Pour ces soit-disant centrafricains véreux, Touadéra devrait respecter les désirata de Mr Malinas à cause d’une prétendue fragilité sécuritaire du pays. « C’est la France qui nous aide, il faut faire attention », disent-ils de façon éhontée. Malheureusement, ces « nègres de service » oublient que ce sont les soldats de ce même pays qui excellent dans les abus sexuels de nos enfants jusqu’à leur imposer la zoophilie. Je comprends pourquoi aucune voix ne s’élève pour condamner ces actes odieux commis par leurs « maîtres ». Bref, quoi qu’on en dise, le Président Touadéra s’est résolu à exorciser la diplomatie centrafricaine de tous ces vieux démons. Ces démons qui ont asservi, enchaîné les centrafricains depuis des décennies sous le joug d'un impérialisme machiavélique. Il s'agit de ceux-là qui croient toujours que ce sont eux qui détiennent la clef du pouvoir en Centrafrique, ce sont eux qui sont les faiseurs du Roi. Heureusement, Touadéra n'a pas cédé (et ne cédera jamais) aux rugissements de ce vieux lion agonisant, ni ne s'est soumis (et ne se soumettra jamais) à cette pratique avilissante consistant à voir un chef d'Etat africain se plier en quatre devant un diplomate impérialiste. Tout au contraire, la Présidence de la République Centrafricaine, à travers un proche du Président Touadéra a clairement mis le point sur les "i" en soulignant que l’ambassadeur de France n’a rien à voir avec cette question : « il est ambassadeur, il doit rester dans son cadre. La nomination du premier ministre est du ressort du président de la République, selon notre constitution. Le chef de l’Etat n’a pas à informer ou consulter un ambassadeur pour poser cet acte soit-il ambassadeur de la France » (Afriquenews.net). Malheureusement, cet "ambassadeur-colon" ne s'est pas encore rendu compte qu’aujourd’hui, la relation France-Afrique ne fait plus rêver, car l’environnement a changé. L’Afrique en général, et particulièrement la Centrafrique se veut désormais fréquentable et veut fortement diversifier les pays et institutions avec lesquels elle commerce et qui investissent sur son sol. Elle se veut même être courtisée par les grandes nations émergentes, qui voient dans les pays africains des cibles idéales pour la collecte de leurs matières premières, les marchés de leurs grandes entreprises et l’écoulement de leurs produits. Parallèlement, elle a la volonté de définir elle-même le contenu et les modalités de réalisation du développement économique et social qu’elle recherche : c’est donc en fonction de la capacité de ses interlocuteurs à répondre à ses attentes et à admettre des rapports plus égalitaires qu’auparavant qu’elle sera prête à poursuivre ou renforcer des relations spécifiques avec un partenaire. Cette diversification des relations et cet égocentrisme des choix sont des acquis auxquels la Centrafrique ne voudra plus renoncer. C’est le seul postulat que veut prôner le Président FAT. Mr Malinas se doit de retenir une fois pour toute que, si la France veut exploiter une opportunité en Centrafrique, deux voies prioritaires sont à recommander : L’une est de soutenir, dans le respect de la souveraineté centrafricaine, toutes les actions qui seront menées par le gouvernement centrafricain pour un développement accéléré, harmonieux et inclusif. Il en est ainsi pour les infrastructures majeures attendues pour demain : énergie solaire, barrages hydroélectriques, traitement de l’eau, chemins de fer par exemple. C’est ce que l’on pourrait appeler un partenariat « gagnant-gagnant ». La seconde voie, peut-être plus diplomatique, mais particulièrement pressante, repose davantage sur la responsabilité du gouvernement français de sortir de sa posture condescendante pour, enfin, respecter la République Centrafrique comme un Etat souverain. Il est temps, en effet, de redonner du souffle nouveau à notre relation, cette relation qui regarde uniquement la Centrafrique sous le prisme du paternalisme ou du néo-colonialisme primaire. C’est dire que la relation franco-centrafricaine ne doit plus résider dans la désuétude de différents types d’accords signés sous certaines contraintes. A cet effet, nous espérons que Mr Malinas, désormais exorcisé de cette velléité hégémonique, restera dans le cadre de ses fonctions et prérogatives d’ambassadeur et ne cherchera plus à s’arroger le pouvoir d'un Chef de l’Etat démocratiquement élu dans un pays souverain. Que Dieu sauve la Centrafrique ! Passi Keruma

Publié par Jean-Eudes MOLONGA

Aussitôt après l’investiture du nouvel élu, son Excellence Pr Faustin Archange Touadéra , les choses semblent aller plus vite que prévues. Les murs de la vieille politique s’effritent à un rythme effréné. Pour preuve, la nomination du PM, Mr Simplice Matthieu Sarandji, affectueusement appelé « SMS », fait grincer des dents. Au-delà des agitations stériles de ceux qui veulent toujours avoir une place à la « cour des princes », ce qui est devenu presque un fait banal et vulgaire, le point qui m’interpelle est celui de l’ingérence de Mr Malinas, l’ambassadeur de la République Française, dans la nomination du Premier Ministre.

Selon ce qui a été relayé cette semaine par les média de la place (source :afriquenewsinfo.net), il s’avère que Mr Malinas se serait mis en colère pour ne pas avoir été consulté avant cette nomination. Il semble, en conséquence, que le Président FAT a enfreint un rituel selon lequel tout Chef d’Etat centrafricain doit se plier aux injonctions de l’ambassadeur de France avant de prendre une quelconque grande décision. En effet, pour Mr Malinas, c’est un crime de lèse-majesté. D’ailleurs, certains « nègres de service » (il y en aura toujours) ont cru bon donner raison à cet ambassadeur nostalgique de l’ère coloniale. Pour ces soit-disant centrafricains véreux, Touadéra devrait respecter les désirata de Mr Malinas à cause d’une prétendue fragilité sécuritaire du pays. « C’est la France qui nous aide, il faut faire attention », disent-ils de façon éhontée. Malheureusement, ces « nègres de service » oublient que ce sont les soldats de ce même pays qui excellent dans les abus sexuels de nos enfants jusqu’à leur imposer la zoophilie. Je comprends pourquoi aucune voix ne s’élève pour condamner ces actes odieux commis par leurs « maîtres ».

Bref, quoi qu’on en dise, le Président Touadéra s’est résolu à exorciser la diplomatie centrafricaine de tous ces vieux démons. Ces démons qui ont asservi, enchaîné les centrafricains depuis des décennies sous le joug d'un impérialisme machiavélique. Il s'agit de ceux-là qui croient toujours que ce sont eux qui détiennent la clef du pouvoir en Centrafrique, ce sont eux qui sont les faiseurs du Roi.

Heureusement, Touadéra n'a pas cédé (et ne cédera jamais) aux rugissements de ce vieux lion agonisant, ni ne s'est soumis (et ne se soumettra jamais) à cette pratique avilissante consistant à voir un chef d'Etat africain se plier en quatre devant un diplomate impérialiste.

Tout au contraire, la Présidence de la République Centrafricaine, à travers un proche du Président Touadéra a clairement mis le point sur les "i" en soulignant que l’ambassadeur de France n’a rien à voir avec cette question : « il est ambassadeur, il doit rester dans son cadre. La nomination du premier ministre est du ressort du président de la République, selon notre constitution. Le chef de l’Etat n’a pas à informer ou consulter un ambassadeur pour poser cet acte soit-il ambassadeur de la France » (Afriquenews.net).

Malheureusement, cet "ambassadeur-colon" ne s'est pas encore rendu compte qu’aujourd’hui, la relation France-Afrique ne fait plus rêver, car l’environnement a changé. L’Afrique en général, et particulièrement la Centrafrique se veut désormais fréquentable et veut fortement diversifier les pays et institutions avec lesquels elle commerce et qui investissent sur son sol. Elle se veut même être courtisée par les grandes nations émergentes, qui voient dans les pays africains des cibles idéales pour la collecte de leurs matières premières, les marchés de leurs grandes entreprises et l’écoulement de leurs produits. Parallèlement, elle a la volonté de définir elle-même le contenu et les modalités de réalisation du développement économique et social qu’elle recherche : c’est donc en fonction de la capacité de ses interlocuteurs à répondre à ses attentes et à admettre des rapports plus égalitaires qu’auparavant qu’elle sera prête à poursuivre ou renforcer des relations spécifiques avec un partenaire. Cette diversification des relations et cet égocentrisme des choix sont des acquis auxquels la Centrafrique ne voudra plus renoncer. C’est le seul postulat que veut prôner le Président FAT.

Mr Malinas se doit de retenir une fois pour toute que, si la France veut exploiter une opportunité en Centrafrique, deux voies prioritaires sont à recommander :

L’une est de soutenir, dans le respect de la souveraineté centrafricaine, toutes les actions qui seront menées par le gouvernement centrafricain pour un développement accéléré, harmonieux et inclusif. Il en est ainsi pour les infrastructures majeures attendues pour demain : énergie solaire, barrages hydroélectriques, traitement de l’eau, chemins de fer par exemple. C’est ce que l’on pourrait appeler un partenariat « gagnant-gagnant ».

La seconde voie, peut-être plus diplomatique, mais particulièrement pressante, repose davantage sur la responsabilité du gouvernement français de sortir de sa posture condescendante pour, enfin, respecter la République Centrafrique comme un Etat souverain. Il est temps, en effet, de redonner du souffle nouveau à notre relation, cette relation qui regarde uniquement la Centrafrique sous le prisme du paternalisme ou du néo-colonialisme primaire.

C’est dire que la relation franco-centrafricaine ne doit plus résider dans la désuétude de différents types d’accords signés sous certaines contraintes. A cet effet, nous espérons que Mr Malinas, désormais exorcisé de cette velléité hégémonique, restera dans le cadre de ses fonctions et prérogatives d’ambassadeur et ne cherchera plus à s’arroger le pouvoir d'un Chef de l’Etat démocratiquement élu dans un pays souverain.

Que Dieu sauve la Centrafrique !

Passi Keruma

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L
Si le Professeur FAT, comme vous l'appelez, a soulevé de grands espoirs, et affiche une attitude plutôt volontariste par rapport à son passé de "faire valoir" de BOZIZE, il n'en demeure pas moins que la composition du premier gouvernement actuel n'est que le reflet des politiques passées. S'entourer de repris de justice, ex-prédateurs financiers et autres bien connus en France et sur la scène nationale n'est pas la meilleure façon d'affirmer sa souveraineté. <br /> Votre patriotisme vous honore mais attention au soutien inconditionnel souvent déçu par nos politiciens nationaux. Wait and see... disent les britanniques.
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Ancien Grand séminariste à Saint Marc de Bangui-Bimbo, RCA, Catéchiste et correspondant paroissial de Sainte Trinité des Castors depuis 2008. J’ai créé ce blog en l'occasion du cinquantenaire de la Paroisse Sainte Trinité des Castors en 2012, début de l'année préparatoire au cinquantenaire, ce blog me permet de vous informer sur les activités de ma paroisse et aussi de vous donner la version de l'actualité politique, sociale et ecclésiale de la Centrafrique telle que vécue au quotidien par le Centrafricain lui-même.